En 2024, notre concept littéraire unique alliant polar et ouvrage didactique a enfin pu voir le jour. Il est le fruit de nombreux mois de travail, de rencontres passionnantes avec des professionnels chevronnés, d’un partage d’informations et d’une véritable immersion dans le quotidien de nombreux experts de la scène judiciaire. Notre ambition dans cet ouvrage était de balayer l’intégralité des étapes d’une enquête criminelle avec la volonté de dévoiler au grand public toutes les strates de la grande machine judiciaire, de la découverte d’une scène de crime violente jusqu’au verdict de la cour d’assises. Nous remercions chaleureusement tous les experts qui se sont prêtés au jeu et dont les témoignages apportent à cet ouvrage toute son authenticité. Ce fut une belle aventure !
1 – Pour commencer, pourriez-vous nous décrire en quelques mots votre parcours et les motivations qui vous ont poussés à écrire ce livre ?
Sébastien Aguilar : Je travaille dans la Police Scientifique depuis déjà treize ans, au sein de la Préfecture de Police de Paris. J’ai eu l’opportunité de co-écrire un premier ouvrage sur la Police Scientifique en 2017, et de fonder une plateforme dédiée aux sciences forensiques, ForenSeek®, qui comprend notamment une préparation au concours de Technicien de Police Technique et Scientifique. Depuis ma première affectation, j’ai toujours aimé échanger autour de ce métier extraordinaire qui, à mes yeux, reste méconnu du grand public. Les dessous d’une enquête judiciaire sont souvent insoupçonnés, et j’ai pu constater à quel point les enquêteurs sacrifient une partie de leur vie personnelle pour faire aboutir des investigations qui peuvent s’étendre sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Avec ce nouvel ouvrage, nous avons souhaité mettre en lumière toute la complexité de l’enquête criminelle : la quantité impressionnante d’indices à rassembler, la nécessité d’organiser toutes ces informations et l’importance de les interpréter correctement pour faire éclater la vérité. C’était pour nous le moyen de rendre hommage à tous ceux qui œuvrent dans l’ombre et dont le travail est essentiel, notamment pour les victimes.
Justine Picard : mon parcours est un peu plus atypique. J’ai évolué pendant presque 10 ans dans le secteur du marketing et de la communication. C’est à l’aube de mes 30 ans, pressée par l’envie de faire le métier qui m’avait toujours tenté, que j’ai décidé de passer le concours de la Police Technique et Scientifique. En 2019, j’ai intégré le groupe d’intervention du SRPTS de PARIS et le virage à 360 degrés s’est enclenché ! J’ai découvert un univers fascinant, technique et exigeant. Au fil des différentes affaires sur lesquelles j’ai eu l’occasion d’intervenir, j’ai ressenti assez rapidement une forme de frustration… Dans la PTS, nous avons nos protocoles, notre vision et notre manière de travailler. Sur les lieux, nous avançons main dans la main avec les enquêteurs, mais très vite nous n’avons plus de visibilité sur les suites de l’affaire. C’est logique, le processus judiciaire est ainsi fait et chacun doit jouer son rôle pour faire avancer les choses le plus rapidement et le plus efficacement possible. Mais si j’accepte cette situation sur le plan professionnel, à titre personnel, cela génère un véritable sentiment d’inachevé. D’où ma motivation pour réaliser ce projet littéraire : qui ? Quand ? Quoi ? Comment ? Savoir et comprendre tous les tenants et les aboutissants d’une enquête criminelle, entrer dans le quotidien de tous ces experts de l’ombre et plus largement, appréhender le fonctionnement judiciaire de notre pays.
2 – En quoi votre livre se distingue-t-il des autres ouvrages traitant de la criminologie et des enquêtes criminelles ?
Justine Picard : principalement par le format que nous avons choisi : trouver le parfait équilibre entre le récit technique et la partie romancée. Il existe de nombreux ouvrages dédiés à la Police Nationale, la Gendarmerie Nationale ou encore aux professionnels de l’appareil judiciaire, sous forme de témoignages, de roman policier, de livres techniques… Mais aucun ne fait véritablement le lien entre ces différents univers ! Pour nous, c’est une manière d’accrocher le lecteur et de le tenir en haleine tout en l’entraînant dans l’ensemble du processus judiciaire grâce à des informations sourcées et des témoignages clés. Sur le marché on trouve souvent soit l’un, soit l’autre !
Sébastien Aguilar : Notre ambition était de créer un ouvrage à la fois didactique et captivant, qui s’éloigne du format un peu austère des traditionnels manuels de droit pénal. Nous avons donc choisi de multiplier les approches : en insérant des encarts axés sur des expertises particulières, en proposant des entretiens avec différents acteurs du système judiciaire (magistrats, experts, avocats, psycho-criminologues, jurés d’assises, etc.) et en intégrant des éléments concrets tels que des fadettes, des procès-verbaux, des rapports d’autopsie ou encore des rapports de police scientifique. L’idée était vraiment de plonger le lecteur au cœur de l’action, de lui montrer, de la manière la plus vivante possible, comment une enquête se construit étape par étape, et quels sont les outils mobilisés par les enquêteurs. Je suis d’ailleurs très touché que Dominique RIZET, chroniqueur judiciaire chevronné, ait salué dans sa préface le caractère « didactique, documenté et complet » de cet ouvrage, qu’il décrit comme « unique en son genre ».
3 – Pourquoi avoir fait le choix d’écrire le récit de cette affaire sous forme de roman policier ?
Justine Picard : Nous souhaitions avant tout apporter du suspens au récit et sortir d’une approche purement technique. L’autre point, important pour nous, était de pouvoir s’adresser au plus grand nombre, « spécialistes et « non spécialistes » en leur permettant de s’immerger plus facilement dans une enquête difficile avec de multiples actes techniques. Les rebondissements de l’affaire, les témoignages, et l’envie de connaître la suite de l’histoire, sont autant d’outils permettant d’intégrer en douceur des notions complexes. L’objectif pour nous étant que le lecteur termine l’ouvrage avec la satisfaction d’une histoire bien ficelée tout en ayant acquis un bagage pédagogique complet grâce aux prises de paroles de véritables experts et aux nombreuses informations techniques présentées.
Sébastien Aguilar : Nous avons choisi la forme narrative parce qu’elle permet de plonger le lecteur dans l’intensité et l’émotion qui se dégagent de ce type d’enquête. Cette narration rend possible la transmission de messages forts, comme la confrontation à la mort, le rôle crucial de l’autopsie médico-légale ou encore la fatigue chronique qui pèse sur chaque protagoniste au fil de l’investigation. Derrière la combinaison de l’expert en police scientifique, la robe du magistrat ou de l’avocat, la blouse du médecin-légiste ou l’écran de l’enquêteur, il y a des hommes et des femmes, avec leurs forces et leurs faiblesses. Le choix d’un roman policier nous permettait de mettre en lumière toute cette dimension humaine, trop souvent effacée par l’aspect purement technique de l’enquête.
4 – l’affaire présentée dans votre ouvrage est-elle complètement fictive ou inclue-t-elle des éléments / procédés d’analyse réels ?
Sébastien Aguilar / Justine Picard : Nous nous sommes effectivement inspirés d’une affaire criminelle bien réelle pour environ 30 % du récit, puis nous y avons ajouté une multitude d’éléments inédits afin d’illustrer la diversité et la modernité des techniques d’investigation actuelles. On nous demande parfois si nous ne craignons pas de dévoiler trop d’informations qui pourraient profiter à des criminels. Mais en réalité, tout ce que nous présentons dans cet ouvrage est déjà accessible sur internet ou à travers les films et les séries télévisées. De nos jours, tout le monde sait que l’on peut être trahi par ses empreintes digitales, son ADN, son odeur, les fibres de ses vêtements, ses données numériques, ou encore ses empreintes de semelles sur les lieux…. Pour dire les choses simplement : la meilleure manière de ne pas « se faire prendre », c’est encore de ne pas commettre d’infraction…
5 – Quels sont les éléments clés ou les découvertes les plus surprenantes que vos lecteurs trouveront dans “Au cœur de l’enquête criminelle” ?
Sébastien Aguilar / Justine Picard : Dans Au cœur de l’enquête criminelle, nous révélons des éléments fascinants qui vont bouleverser les méthodes d’investigation dans les années à venir. Par exemple, nous explorons des traces numériques encore peu exploitées mais qui joueront un rôle clé dans les enquêtes futures : les objets connectés, les véhicules de nouvelle génération et la vidéosurveillance intelligente. Ces nouvelles sources de preuves permettent aujourd’hui de reconstituer des scènes de crime avec une précision incroyable ! Par ailleurs, nous décortiquons le fonctionnement des analyses ADN : comment sont-elles réalisées ? Quels sont les critères de comparaison des profils génétiques ? Grâce à cet ouvrage, le lecteur découvrira les coulisses des laboratoires spécialisés en génétique forensique et comprendra comment un simple échantillon biologique peut faire basculer une enquête.
6 – Votre livre ne s’arrête pas à l’enquête judiciaire mais comprend également une partie sur le déroulement d’un procès en cours d’assises. Pour quelle raison ?
Justine Picard : Le procès représente une étape cruciale du processus judiciaire ! Tout le travail réalisé en amont par les différents experts de l’enquête criminelle prend toute sa dimension au tribunal avec la confrontation des accusés avec les éléments de preuves qui ont été réunis. C’est là que tout se joue ! Il nous semblait par ailleurs intéressant de lever le voile sur le fonctionnement de la justice, souvent incompris du grand public, et notamment de bien expliquer le rôle des différents protagonistes (avocat, procureur, juge d’instruction, etc).
Sébastien Aguilar : Pour avoir assisté à plusieurs procès d’assises, j’ai toujours été impressionné par cette mise en scène très théâtral et par la capacité de certains enquêteurs et experts qui, lorsqu’ils sont appelés à la barre, peuvent témoigner pendant plusieurs heures sans discontinuer et sans note. Il était important pour nous de montrer comment se déroulait un procès d’assises : Comment sont sélectionnés les jurés ? Qui comparait à la barre ? Est-ce que l’on doit s’adresser au président de la Cour d’Assises en l’appelant « votre honneur » ? Les avocats interrompent-ils leur confrère ou consœur d’un « objection votre honneur ! » ? Comment se déroule la phase de délibération ? etc.
7 – Si vous deviez décrire votre livre en un mot ?
Justine Picard : Immersif !
Sébastien Aguilar : Palpitant !
8 – Pour terminer, une petite anecdote ?
Sébastien Aguilar : Dans cette affaire fictive, je me suis vraiment rendu sur les berges de Seine, lieu de découverte du corps de la victime, où j’ai effectué un prélèvement qui a été analysé par une Capitaine de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN). Le résultat de cette analyse a été déterminante dans notre enquête. Enfin, cet ouvrage a été le moyen de faire intervenir, sous forme d’interviews ou de récits immersifs, de vrais spécialistes des enquêtes criminelles. Parmi ces derniers :
- Le procureur général honoraire, Jacques DALLEST, auteur de Coldcase et Sur les chemins du crime aux éditions MAREUIL
- Le Directeur National de la Police Judiciaire (DNPJ), Christian SAINTE
- La présidente de la chambre d’Instruction de la Cour d’Appel de Paris, Valérie-Odile DERVIEUX
- Le Juge des Libertés et des Détentions du Tribunal Judiciaire de Paris, Delphine BLOT
- Le juge d’instruction du Tribunal Judiciaire de Bobigny, Fatiha TOUILI
- La thanatopractrice, Thana Nanou, autrice de Les yeux qu’on ferme aux EDITIONS 41.
- Le médecin-légiste de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN), Guillaume VISSEAUX
- La cheffe du Service Central de Préservation des Prélèvements biologiques (SCPPB), Amel LARNANE
- Les avocats pénalistes Eduardo MARIOTTI et Bertrand LE CORRE
- L’expert en génétique forensique d’Interpol, François-Xavier LAURENT
- Sylvie MICCOLIS, enquêtrice à la Brigade Criminelle de Paris (DPJ)
- Noémi CHEVASSU, ancienne enquêtrice à la Brigade des Mineurs, autrice de Pluie nocturne aux éditions Alba Capella
- Peggy ALLIMANN, analyste comportementale au Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale (PJGN), autrice de Crimes aux éditions DarkSide.
- Le Général Christophe HUSSON et le Colonel Pierre-Yves CANIOTTI du COMCYBER-MI
- Le Commandant Divisionnaire Sophie MALHERBE-MAYEUX, cheffe de la Brigade Fluviale de la Préfecture de Police de Paris.

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