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Généalogie génétique police scientifique Forenseek

Les « biobanques », source d’info pour la police scientifique ?

En décembre 2023, le site de généalogie génétique 23andme a subi le piratage des données ADN de presque 7 millions de clients. Une cyberattaque qui met en lumière la valeur de ces informations ultrasensibles et pas seulement pour les cybercriminels !

Il suffit désormais d’un test salivaire vendu par des sociétés spécialisées dans la généalogie génétique pour connaître ses origines et identifier ses ancêtres. Un axe ludique revendiqué par les biobanques comme 23andme, MyHeritage ou Ancestry pour ne citer qu’elles. Ces sociétés communiquent en revanche assez peu sur le risque que l’on coure à confier des données aussi confidentielles que son propre ADN, ces informations pouvant être rendue publiques ou faire l’objet d’un trafic très lucratif comme le montre ce dernier hackage informatique.

Construire son arbre généalogique génétique

Les progrès sur les analyses ADN permettent de réaliser des comparaisons de plus en plus fines entre les millions de données génétiques présentes dans ces fichiers informatiques, ces derniers étant régulièrement alimentés par des tests effectués chaque année dans le Monde. Grâce à ces comparaisons, les généalogistes génétiques peuvent retrouver des individus apparentés de façon proche ou lointaine et élaborer ainsi un véritable arbre généalogique avec à la clé, des informations sur des ancêtres souvent totalement inconnus.  Une découverte amusante et parfois déroutante sur ses origines.

L’ADN de parentèle pour résoudre les crimes

Au-delà de son aspect récréatif, la généalogie génétique est une technique qui suscite de plus en plus l’intérêt de la police scientifique. Dans ce cas, les enquêteurs confrontés à une enquête qui se trouve dans l’impasse, ne scrutent pas le passé mais se focalisent plutôt sur les branches plus contemporaines de l’arbre généalogique afin de comparer les ADN présents dans ces bases publiques avec un ADN retrouvé sur une scène de crime mais inconnu au FNAEG (Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques). L’objectif est de trouver une correspondance et, en partant de l’identification d’un parent plus ou moins proche, de remonter jusqu’à l’auteur de la trace biologique. Au Etats-Unis, cette technique a déjà permis d’élucider 621 affaires criminelles et en France, grâce aux recherches du FBI, d’arrêter en 2022 celui qui avait été baptisé le « prédateur des bois » à cause de son mode opératoire pour perpétrer plusieurs viols entre 1998 et 2008.  

La généalogie génétique pourrait devenir un outil d’investigation très utile pour la résolution de certains « cold case ». En revanche, en France, contrairement aux Etats-Unis où cette pratique existe déjà au grand dam de certains spécialistes des questions éthiques, cette recherche ne peut pas s’effectuer en piochant dans les bases de sociétés privées mais uniquement dans les bases génétiques créées à des fins médico-légales. Reste le réel danger du piratage des données pour lequel aucune parade n’a pour l’instant été trouvé.

Sources :

Le “prédateur des bois” mis en examen et placé en détention provisoire (francetvinfo.fr)
IGG Cases (genealogyexplained.com)
Les enjeux éthiques de l’utilisation de l’ADN dans le domaine médico-légal – Sciences et Avenir